Fraude sur Internet : on ne badine pas avec la confiance



Faux sites de paiement sécurisé, concours et loteries, abonnements cachés, opérations de phishing, cybersquatting, « fake reviews »… Les pratiques frauduleuses sur le web n’ont d’autre objectif que de tromper l’internaute. La cybermenace grandit et la confiance numérique est un sujet pris très au sérieux mais qui, pour s’installer, ne peut se contenter de l’encadrement juridique.

Renforcement du droit

La fraude sur Internet est un phénomène massif, sans limites, aux préjudices considérables. Elle touche plus d’un Français sur trois (36%) et concerne, dans plus de 50 % des cas, le vol des coordonnées bancaires, loin devant les extorsions d’informations personnelles par mail (41%) et les usurpations d’identité sur les réseaux sociaux (29%) (1). Les pouvoirs publics se sont emparés de ce fléau numérique et les exigences ont été renforcées ces dernières années dans le droit français et européen qui prévoit des sanctions économiques et pénales. De même, les recours sont aujourd’hui possibles devant les juridictions civiles et pénales pour les internautes arnaqués qui peuvent obtenir le remboursement des sommes extorquées, des dommages et intérêts jusqu’à la sanction de l’auteur de l’escroquerie.

De la contrefaçon aux « fake news »

Tromper la confiance de l’internaute ne se limite pas au cadre de la vente en ligne. Bien sûr, le e-commerce reste propice à la multiplication d’un grand nombre de fraudes. Il est même aujourd’hui le nouveau canal de distribution de la contrefaçon et les consommateurs en font souvent les frais. Plus d’un tiers de Français (37%) confient en effet avoir finalement acquis un produit contrefait (2). Mais abuser l’internaute va plus loin, jusqu’à répandre de fausses informations. Certes, ces dernières n’agissent pas directement sur son porte-monnaie, mais elles ne font qu’alimenter l’image d’un web illicite, d’une zone de non-droit, qui véhicule de plus en plus de « fake reviews », ces faux avis de consommateurs qui salissent la réputation des marques. Sans compter les « fake news » dont la propagation devient un enjeu démocratique lorsqu’elles s’apparentent à une opération de déstabilisation des institutions et de manipulation de l’opinion publique.

Créer les conditions de la confiance numérique

Face à l’étendue des cyber-risques, la collaboration de l’ensemble des parties prenantes demeurent le premier rempart. Elle suppose une coopération renforcée et continue entre l’espace privé et la sphère publique. De nouvelles alliances entre les fournisseurs de solutions de cybersécurité et les clients se concrétisent et, plus largement, des dispositifs et des plateformes de signalement ont été mis en place pour tenter, au-delà de l’arsenal législatif, d’encadrer les échanges sur la toile. Partant d’un constat : 80% des faits sont dus à une erreur humaine à un clic malencontreux, au téléchargement d’un programme malveillant et à une méconnaissance de l’internaute qui le pousse à la faute. D’où la nécessité de sensibiliser, d’éduquer et de partager toujours davantage les retours d’expérience afin de créer les conditions d’une culture cyber-sécurité et de la confiance numérique.

 

(1) Etude Toluna QuickSurveys, réalisée pour Affinion International (août 2018)  

(2) Sondage Ifop (avril 2018)