L’e-réputation du ballon rond en question



Toujours plus connectés, les clubs de foot sont des marques à part entière dont la valeur et l’influence reposent sur ce lien unique qu’elles nourrissent avec leurs supporters. Alors, quand la cybercriminalité, et son lot d’escroqueries, s’invite dans les grands rendez-vous sportifs, c’est le public au sens le plus large qui est visé et avec lui, l’image du sport tout entier.

Arnaque aux faux billets

Nous assistons depuis quelques années à une recrudescence des reventes illicites de billets de concert, de spectacle ou de match… Les « botnets » sont à la manœuvre, ces robots qui achètent, dès leur mise en vente officielle, des billets pour le compte de sites qui vont proposer ensuite, à des prix exorbitants les « dernières » places disponibles en faisant jouer la concurrence. Pour les fans ou les supporters de la première heure, c’est dans le meilleur des cas l’acquisition d’un billet au prix fort ou dans le pire, l’interdiction d’accéder au stade pour non-conformité du ticket présenté. Et c’est sans compter tous ceux qui auront payé mais qui ne recevront jamais leur billet ! La fraude se chiffre en millions d’euros et cette arnaque de grande ampleur agite depuis des mois la planète football avec un retentissement médiatique à la hauteur des enjeux que représente le foot.

Humberto Santos

Des marques influentes

Par sa dimension internationale, universelle et populaire, le foot n’est pas un sport tout à fait comme les autres. L’influence des clubs, qu’ils soient européens ou de Ligue 1, est telle que la moindre tentative de fraude peut compromettre l’image de ce sport grand public par excellence. Les clubs de foot sont en effet devenus des marques à part entière dont la valeur repose sur leur forte notoriété. Quelques chiffres à l’appui : évaluée à 1 ,895 milliard de dollars, « la marque Manchester United » devance celle du Real Madrid (1,573 milliard $) et du FC Barcelone (1,511 milliard $)… quant au PSG, il se classe à la 9ème position (*). En prenant le virage du digital, les clubs n’ont fait qu’accroître leur influence, autrement dit leur e-réputation, auprès de millions de fans à travers le monde. De cette visibilité à grande échelle dépendent un volume de business conséquent, des espaces de promotion exclusifs et des sponsorships associés aux équipes.

Sensibiliser, la défense avant l’attaque

Dans ce contexte, les supporters engagés ou les simples amateurs du ballon rond deviennent des cibles idéales. Les hackers ne s’y trompent pas, notamment à l’occasion des grands rendez-vous que sont la Coupe du Monde ou la finale de l’Euro, des événements particulièrement attractifs qui voient les ventes de billets, de voyages et d’hébergements augmenter. Une manne pour les cybercriminels qui opèrent en bande organisée en diffusant massivement des faux billets et des logiciels malveillants. Au-delà des solutions d’alerte dont s’est dotée notamment l’UEFA pour protéger les fans des sites de vente de billets illicites, la meilleure défense sur le terrain de la cybercriminalité passe par la sensibilisation et l’information du grand public… et la protection du supporter, ce fameux « 12ème homme » qui reste le premier ambassadeur de son club et le meilleur défenseur de son sport.

(*) Source : Etude annelle Brand Finance (2018)