La carte bancaire, l’autre « carte scolaire »



Payer en ligne certains services ou prestations est aujourd’hui monnaie courante. L’école ne fait pas exception lorsqu’il s’agit de s’acquitter des dépenses liées à la vie scolaire. Cantine, activités, garderie… Il est aujourd’hui possible de régler ses factures en ligne dans des espaces et portails personnalisés. Avec le risque, ici aussi, d’un usage frauduleux de ses coordonnées bancaires.

Dématérialisation des services scolaires

Le paiement en ligne n’est plus l’apanage du secteur privé. Pour offrir des services toujours plus proches des citoyens, les collectivités proposent de plus en plus le paiement en ligne en complément des autres modes existants (numéraire, chèque). Ce qui est vrai depuis longtemps pour les sites marchands l’est également maintenant pour les écoles primaires publiques qui sont financées par les communes. Soucieuses de promouvoir l’e-administration auprès de leurs usagers, la quasi-totalité des villes « jouent la carte bancaire » en ligne, offrant ainsi aux familles la possibilité de recourir à des moyens de paiement dématérialisés.

La restauration scolaire, les activités périscolaires et extrascolaires municipales, les services de garderie ou encore les centres de loisirs, accessibles depuis les sites des mairies, sont concernés. L’ensemble de ces services peuvent être réglés directement sur Internet. L’enjeu : faciliter les démarches, éviter les déplacements sur site, réduire les délais de règlement et d’encaissement des chèques, et transmettre les factures électroniquement. En partenariat avec la Direction Générale des Finances Publiques (DGFP), les collectivités peuvent opter pour le « TIPI » (Titre Payable par Internet) et garantissent un mode de paiement simple, rapide et sécurisé.

Les collectivités et les particuliers ciblés

Toutefois, aussi « simple, rapide et sécurisé » soit-il, le mode de paiement en ligne a ses failles. A l’instar du secteur privé, la sphère publique est aujourd’hui la cible fréquente de tentatives d’escroquerie aux virements frauduleux. Une partie des fraudes se manifeste en effet à l’encontre des marques publiques. Campagnes de phishing, piratages d’identifiants bancaires, fraudes aux coordonnées bancaires : la variété et l’impact des attaques en ligne lors des paiements à distance se multiplient, y compris sur le site des mairies. Les « portails / espaces famille » ne sont pas à l’abri des fraudeurs qui ciblent dorénavant les particuliers et les collectivités publiques, souvent plus vulnérables car moins préparés. Comme toujours lorsqu’il s’agit de paiements en ligne, la sensibilisation et la vigilance sont de mise. Pour autant, celles-ci restent insuffisantes.

Plus de pédagogie

Conscients du phénomène et de ses conséquences, les pouvoirs publics ont mis en place « Perceval », une plate-forme de signalement des fraudes à la carte bancaire. Accessible via www.service-public.fr (FranceConnect) depuis juin 2018, elle permet aux victimes d’achats frauduleux en ligne d’effectuer un signalement confidentiel auprès de la police ou à la gendarmerie nationale. Si le dispositif rencontre une attente réelle de la part des concitoyens, il intervient à postériori. Pour être réellement efficace, la lutte contre la fraude à la carte bancaire dépend d’une politique de prévention et d’un système d’alerte partagés entre les différents acteurs que sont les organismes et pouvoirs publics, les ordonnateurs, les centres de service partagé… Et ça commence dès l’école primaire !

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